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Covid jour 7

Nul ne sait comment il réagira à ce virus...

Pourtant, je faisais bien attention,

Pourtant, j’avais mes 2 vaccins depuis moins de 6 mois,

Pourtant, j’étais en pleine forme (une heure d’activité physique tous les jours),

Pourtant… voilà une semaine que j’ai été prise dans la cinquième vague : fièvre, maux de tête, absence de goût et d’odorat, rhume. Je me traine, à plat, hors service. Apprendre à être malade : laisser les autres prendre de soin de vous quand vous avez l’habitude d’être celle qui prend soin des autres, lâcher prise sur le travail, la maison, la vie associative, les préparatifs de l'Avent…. Je me répète en boucle les 3C : Calme, Courage, Confiance… ça va bien passer.

Et puis, ce jour 7 dans un état second, planant : niveau des batteries critique, même la fourchette est trop lourde…  J'invoque le ciel de m'aider mais je n'ai plus que 2 C : calme, confiance. Mon portable tintinnabule à un mètre de moi, trop loin, plus d’importance. Allongée, amorphe, les yeux fixés au pommier du voisin qui agite ses dernières feuilles perchées au bout de branches dégarnies, je n’ai plus envie de rien. Le moindre son résonne dans le silence cotonneux où je suis : la porte du séjour, la chasse d’eau, le sifflement du vent s’engouffrant derrière les volets,… Les objets de la chambre prennent des formes fantasmagoriques. Des barbapapas passent dans le ciel. Il n’y a plus d’heures. J’ouvre un œil, un tigre me toise, je repars. Mon corps ne bouge plus, comme prisonnier du matelas qui le soutient. Je suis une main sur un clavier et virevolte de noires en blanches : « plus souple, le poignet » lance la voix du professeur. Tout n’est plus que noires et blanches. Puis, tout devient blanc. Mon esprit est ailleurs. Je suis effacée du temps. Je me sens soudain si bien. Une lumière chaude et lumineuse m’éblouie (comme un soleil d’été chauffant mon visage), m’enveloppe d'un amour infini. J'ai envie de rire, je suis heureuse, moelleuse et cotonneuse. Je n'ai plus peur de rien.

Je décille péniblement, pour voir cette clarté réconfortante. Le ciel est gris, aucune lueur ne luit, la fenêtre est tachetée de gouttes de pluie. D’où venait cette belle et douce lumière qui m’attirait ? Je m’arme de mes 3C et cherche péniblement le réveil : 16h48, 4 heures ont passé… ailleurs...

Prenez soin de vous et des autres.