Quelles nouvelles ?
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Bonheur du jour
- Le 29/01/2024
- Dans Quelles nouvelles ?
Cette nouvelle a été écrite dans le cadre du Concours de nouvelles 2023 de l'association "écrire à Versailles". Sélectionnée parmi les finalistes (5me) qui ont été édités dans un recueil publié par l'association
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@langedejouy
- Le 20/09/2023
- Dans Quelles nouvelles ?
Ce texte a été écrit à l'occasion de la deuxième édition du prix littéraire de Jouy-en-Josas en 2023, et a remporté le Prix Coup de Coeur
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L'enfant de la Diège
- Le 30/06/2022
- Dans Quelles nouvelles ?
l-enfant-de-la-diege-v-.pdf (1.13 Mo)
Ce texte a reçu le 1er prix au Concours de Nouvelles 2022 de Jouy-en-Josas.
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Méprise
- Le 11/03/2015
- Dans Quelles nouvelles ?
Minuit, la cité est calme. Me voici enfin de retour à la maison, la journée a été longue !
Ce mercredi a commencé sur les chapeaux de roue, sous un beau soleil printanier ; c’est même grâce à lui que je me suis éveillé car, tout étourdi que je suis, j’avais oublié de mettre le réveil. A peine le temps d’avaler un café et de sauter dans mon pantalon que j’avais déjà fermé la porte à clef et dévalé quatre à quatre les escaliers.
Dans l’entrée, j’ai été stoppé net par André, mon voisin du second, la cinquantaine dynamique, un prof de collège comme on n’en fait plus.
Ce matin, il a l’air soucieux.
- Salut Franck ! Tu sais quoi ? Madame Rodrigo, la voisine du premier, elle a été cambriolée hier soir. Une petite mamie, gentille comme tout, qui compte scrupuleusement ses sous pour boucler ses fins de mois ! Si c’est pas une honte, ça !
- C’est pas vrai !!! et elle était chez elle quand ça s’est passé ?
- Oui, mais heureusement pour elle, elle dormait ! Et elle est sourde comme un pot, la pauvre !
André semblait tout retourné, remonté contre la société, contre les politiques qui parlent beaucoup et ne font rien comme toujours ! Il est surtout en colère contre ces parents qui n’éduquent plus leurs enfants et comptent sur l’école pour le faire à leur place. André, il les connaît bien tous ces petits imbéciles qui jouent les caïds au lieu de venir user leur jogging sur les chaises bringuebalantes du collège !
S’attaquer à une petite mamie ! Où va une société qui ne respecte même pas ses vieux, c’est le début de la fin !
André est un homme sympathique mais terriblement bavard ! C’est mon voisin du dessous. Lors de mon emménagement, j’avais à peine tourné la clef dans la serrure qu’il était déjà là pour me proposer son aide. Il est comme ça, André : le cœur sur la main. C’est le genre d’homme qui sait tout sur tout et prend plaisir à régler les problèmes des autres, le tout avec une langue bien pendue… Il devrait faire de la politique !
Ce matin, il est bien remonté ! Tout y passe : l’inefficacité de la police, le désengagement de la mairie, le laisser-aller de toute une société… J’ouvre la bouche pour parler mais il ne m’en laisse pas le temps. Il m’explique qu’il faut trouver une solution à ces problèmes d’insécurité car le week-end dernier, les Brimont se sont fait voler les quatre roues de leur véhicule, et il y a une semaine, Fred, le voisin du dernier étage, a croisé un gars louche dans les caves…
Je l’interromps car l’heure passe et mon chef va s’impatienter ! André me dit qu’ils feraient bien de prendre exemple sur moi tous ces jeunes qui se laissent vivre et ne savent rien faire et qui….
Tandis qu’il continue sa démonstration, je m’éloigne petit à petit en lui faisant un signe de main pour lui montrer que je ne l’écoute plus.
Il me lance, avant que la porte ne se referme complètement sur moi : « Moi, en tout cas, s’il y en a un qui essaie de venir chez moi, il va se faire recevoir ! Je t’ai déjà dit que je chassais à l’occasion ? Figure-toi que mon beau-frère a une ferme dans le Berri et…. ».
La porte s’est fermée et je lui fais un signe d’excuse en lui désignant du doigt ma montre. Il me répond mais la porte retient ses mots.
Ouf, du silence ! Je me sens bien loin de tous ces problèmes. L’insécurité, les cambriolages, ce sont des angoisses de vieux. Chez moi, il n’y a pas grand-chose à prendre ; quelques CD, un vieux PC récupéré au boulot…
*
Ce soir cependant, en arrivant près de la porte, je repense à notre conversation du matin. Peut-être est-ce l’heure tardive qui me laisse cet étrange sentiment de malaise ou le film de suspens que je viens d’aller voir avec des amis ? A moins que je n’aie encore oublié ma tête quelque part, comme cette chaussette qui m’a fait défaut toute la journée… La porte de l’immeuble se referme lourdement sur moi dans un grincement glaçant. L’ascenseur est en panne et les escaliers toujours aussi mal éclairés !
Je devrais peut-être me méfier moi aussi ? Les voyous ne s’attaquent pas qu’aux vieux. Il a raison André, nous sommes tous concernés par ces histoires d’insécurité.
Le stress monte en moi. Moi qui n’ai jamais peur de rien, voilà que la fatigue aidant, j’ai les idées sombres. Une ombre passe… je suis suivi ? Je hâte le pas. J’ai le souffle court. Un bruit métallique me fige à mi-palier. Toujours ce même pressentiment... Je fais volte-face d’un coup, poings serrés, prêt à défendre chèrement ma vie. Personne !... sinon ma propre ombre sur le mur.
Je respire un grand coup pour reprendre mes esprits. Encore quelques marches, vite mes clefs pour rentrer chez moi. Je fouille mes poches, une fois, deux fois. Rien, sauf un trou dans la doublure de ma veste. C’était donc ça le bruit métallique ! Quel idiot ! Je redescends quelques marches. Ouf, les voici ! Demi-tour, je reprends mon ascension. Assez d’angoisses pour ce soir ! Allez, encore un étage. Je ne sais plus où j’en suis avec tout ça !
Un coup d’œil à droite, à gauche : personne sur le palier. Je mets la clef dans la serrure et commence machinalement à pousser la porte de l’épaule. Mais la clef n’entre pas en entier. Je la ressors et l’introduis à nouveau d’un coup sec. Ca ne rentre pas. Que se passe-t-il ? Ma serrure a-t-elle été forcée dans la journée ? Diable d’André ! Il m’en aura donné des sueurs froides avec ses histoires !
Je sors à nouveau la clef et la vérifie. C’est pourtant la bonne. Je souffle dessus pour enlever la poussière et retente d’ouvrir. Rien à faire ! Je m’énerve et tente de forcer la clef une nouvelle fois avec rage, quand je suis arrêté net par des bruits suspects, des bruits qui proviennent de mon appartement…
L’angoisse m’étreint à nouveau. Quelle poisse ! Un intrus chez moi ! Je colle mon oreille à la porte : il y a des bruits tout proches, là, juste derrière. Mon cœur bât la chamade. Il y a quelqu’un, je le sais, je le sens.
Prévenir la police ou un voisin ? Un discret cliquetis de serrure m’indique que je n’en ai pas le temps. Je serre fort mon poing et ma mâchoire se contracte. Je concentre toutes mes forces dans mon bras en suspension face à la porte. Qu’il ouvre ce bandit, s’il ose !
L’immeuble est silencieux et semble retenir son souffle. Le temps est comme suspendu à cette porte.
Un grincement de gonds… Une seconde interminable. La porte qui s’entrouvre timidement, lentement. Une éternité. Puis soudain, une ombre imposante devant moi. En une fraction de seconde, ma peur a détendu avec une force inouïe mon bras armé d’un poing devenu dur comme fer. La chaleur d’un corps au bout de mes doigts et la douleur de ma main écrasée m’indiquent que je l’ai touché !
L’individu vacille et son bras, étrangement long, répond à mon coup par une étincelle immédiate et percutante qui achève de me nouer le ventre et déchire mon abdomen d’une piqûre foudroyante.
*
Un voile blanc, une sensation de légèreté. Ca y est, je dors ! Tête en l’air comme je suis, j’ai confondu le paillasson avec mon lit. Ma mère me l’avait bien dit : « étourdi !!! Un jour, ça te jouera des tours, fais donc un peu attention ! ».
La voix d’André me parvient, lointaine : « Franck ! C’est pas vrai ! Franck ! Mais qu’est-ce que tu faisais devant chez moi ! Avec ces histoires, j’ai cru qu’on forçait ma serrure ! Pourquoi tu ne m’as pas dit que c’était toi ! Franck ! Réponds ! Fraaaannnnnccccckkkkkkk…..! Qu’est-ce que j’ai fait !!!!..........».
Puis, un silence de mort…
Sacré André ! Il avait raison lui aussi, il y a un vrai problème d’insécurité dans cet immeuble.
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Voisins
- Le 06/02/2013
- Dans Quelles nouvelles ?
Dans nos quartiers résidentiels de banlieue, les maisons se succèdent souvent collées les unes aux autres. Cette promiscuité n'est pas sans conséquences car il faut savoir partager son bout de trottoir avec les voisins (notamment pour garer les voitures), et rester courtois avec ceux qui ne le sont pas. Fort heureusement, il y a aussi de bons moments passés avec ceux que nous apprécions.
Les voisins ? Vaste sujet !
- il y a ceux de droite avec lesquels nous sommes devenus amis parce que nos filles ont fréquenté la même classe, parce que nous pratiquons des échanges ("t'as pas un oeuf ? il te reste un peu de farine ? tu aurais pas un médicament pour les allergies ? tu me prêtes ton échelle...."), mais aussi parce que nous aimons partager ensemble un bon petit apéro ! Nous sommes conscients de la chance que nous avons de nous être trouvés et d'avoir sympathisé (il parait qu'avec les anciens proprios, c'était pas la joie...). Bref, ils sont vraiment sympas ! (j'en rajoute un peu au cas où ils liraient ces lignes...).
- il y a les gentils petits vieux à gauche, que nous saluions quand ils prennaient le soleil dès les premiers rayons du printemps, qui se reposaient, heureux et paisibles, dans leur jardin fleuri en été, mais qui se fanaient un peu plus chaque automne. Et puis, il y a eu un printemps où il n'y en avait plus qu'un et le suivant où il n'y en avait plus aucun... Les printemps passent à présent sur le jardin sans plus personne pour en profiter.
- il y a les voisins d'en face (les numéros impairs) : la petite mamie qui ouvre ses volets en même temps que nous le matin. Elle ne sort plus guère et les infirmières la visitent deux fois par jour. Elle a une femme de ménage, un jardinier et un fils qui vient souvent pour le déjeuner ou en famille le week-end. A sa droite, il y a la maison de "super papy", super dynamique mais super bavard, à qui il ne faut pas se risquer à adresser la parole le matin quand on est pressé ! Il y a les voisins plus discrets qui saluent du bout des lèvres et vivent en totale autarcie, ou encore le bricoleur avec qui on échange outils et "trucs et astuces" et occasionnellement un peu d'huile de coude.
Au final, on connait plutôt bien les deux ou trois maisons de chaque côté et en face de chez nous, mais ça ne va guère plus loin. Et quand je parle de mes voisins à d'autres connaissances du bout de la rue, ils ne les connaissent pas : c'est long une rue !
Et puis, il y a la maison de derrière, celle des voisins dont vous ne connaissez pas le nom et que vous ne croisez jamais puisqu'ils n'habitent pas la même rue, mais avec lesquels vous partagez un mur mitoyen : le "voisin du fond du jardin".
Ce voisin-là, nous connaissons sa vie : les déjeuners dominicaux en famille, les barbecues entre amis, les fêtes d'anniversaires de leurs jeunes souvent en juin après les examens, les volets qui indiquent les heures de lever et coucher ou les départs en vacances, la couleur des draps qui sèchent en été, l'abri de jardin refait à neuf, la camionnette des pompiers qui vient chercher le père qui s'est coupé le bras en bricolant, la jeune fille sans nom qui fume sa cigarette le matin et que l'on aperçoit en ouvrant nos volets...
Somme toute, nous connaissons leur rythme de vie, leurs habitudes, sans jamais (ou presque) leur avoir adressé la parole. Quant à eux, ils ont vu monter nos murs, connaissent aussi nos habitudes, les volets du dernier que l'on ferme à l'heure où eux passent à table, les ballons qui arrivent chez eux, les bruits de bricolage ou les mélodies du piano. Ils étaient et sont aux premières loges ! Tant et si bien que nous avons l'impression de les connaître.
Cette semaine, un faire-part sur la porte de la boulangerie annonçait le décès d'une jeune fille... "Pauvres parents !" pensai-je, sans y prêter plus attention : je ne connais personne de ce nom ! C'est toujours triste de voir des parents annoncer le décès de leur enfant. On ne peut rester insensible.
Et c'est au détour d'une conversation avec un autre voisin que nous avons réalisé que nous ne verrions plus la jeune fille qui fumait sa cigarette le matin quand nous ouvrions nos volets. Adieu Léa ! Il aura fallu que tu meures pour que nous sachions ton prénom ! "Mais pourtant, je l'ai vue il y a quelques jours fumant sa clope matinale ?!!"...
Quelques heures, quelques jours... Les jours défilent dans nos banlieues et des drames se jouent à quelques mètres de nous.
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Bonne fête Papa !
- Le 01/02/2013
Déjà, il y a deux semaines, j'avais senti une certaine ironie à l'occasion de la fête des mères, aujourd'hui confirmée par la fête des pères : ça va être TA fête...
Qu'est-ce donc que cette fête qui, après une soirée bien arrosée chez des amis et un retour tardif voire matinal, vous oblige à quitter la quiétude onirique d'un sommeil réparateur ?
Vous voulez la vérité sur la fête des mères et des pères ?
Il y a deux semaines, une petite voix douce, que j'imaginai d'abord être dans mon rêve, me susurra à l'oreille un "bonne fête maman", timide et chantant. Le sommeil dans lequel j'étais plongée demeurant de plomb, la voix se fit plus forte et insistante : "bonne fête maman !", puis plus oppressante : 'boooooooonnnne fffêêêêttttte, mammmaaaaannnnn !!!!". Hélas ! ce n'était donc pas un rêve.... Mes paupières ankylosées, laissèrent difficilement mes pupilles errer du côté du réveil, qui affichait crânement 7h45 !
Une petite bouille mielleuse se colla alors à mon visage, et nez contre nez, m'annonça fièrement et solennellement "c'est ta fête, maman !". C'était bien la première fois que je ressentais à quel point ce jour-là allait être MA fête ! Pendant ce temps, le papa dormait tranquillement à côté de moi, trop content que ce jour-là, ce ne soit pas SA fête à lui !
J'esquissai un "bonjour, mon chéri", à peine articulé, qui le ravit et lui donna le feu vert de la suite des réjouissances. "J'ai un cadeau pour toi. Ouvre-le". Timidement, je me proposais de m'exécuter d'ici.... 5 minutes, le temps de me réveiller (ou pour être plus honnête de me rendormir). Rien à faire : fait-on attendre quelqu'un qui vous offre un cadeau ? J'arrachai donc mes bras à la chaleur moelleuse de la couette pour saisir ce présent, objet de tant d'attentions, et fruit de tant d'heures de travail à l'école. Le visage poupin et béat de mon fils, toujours collé au mien, scrutait avec attention la moindre de mes réactions (pourtant si peu nombreuses ce matin-là !).
Je le laissai m'aider et découvrir une carte avec une fleur découpée et collée par ses soins, comportant un poème qu'il me déclama avec conviction et exactitude : "tu es la plus belle, la plus gentille, la plus tout.... et mon petit coeur est pour toi"... Poème très mignon évidemment et qui fait fondre un coeur de maman, mais quand même, une heure plus tard, j'aurais été mieux à même de l'apprécier ! Quant au petit cadeau joint à la carte (un porte-clef), mon fils me fit remarquer avec un air malin, qu'il portait son prénom et qu'il était donc... pour lui !
Je le remerciai pour tous ses magnifiques présents et retournai sous les draps, dans l'espoir de me rendormir rapidement. Mais, la petite voix d'ange me lança un "j'ai faim" qui signifiait : "maintenant que je t'ai fait un cadeau et que je t'ai dit que tu étais la plus merveilleuse des mamans, il faudrait quand même que tu t'occupes un peu de moi !" Elle est loin l'image d'Epinal où la maman se prélasse toute la matinée, avec le petit déjeuner servi au lit !
BONNE FÊTE, MAMAN !!!
Et aujourd'hui, c'est la fête des pères. Aujourd'hui, j'ai pu dormir ! C'est SA fête à LUI ! Réveil à 8 heures (il a de la chance, il a gagné un quart d'heure !), petits mots d'amour et petit cadeau, petit déjeuner à préparer rapidement, etc.
Qui donc a inventé une telle tradition ???
C'est en 1806 que Napoléon aurait évoqué la création d'une fête des mères officielle au printemps. Mais, ce n'est que le 9 mai 1920 que le ministre de l'Intérieur de l'époque proclama la première Journée Nationale des Mères de familles nombreuses. Le Gouvernement prit alors la décision de célébrer chaque année la "Journée des mères". La première cérémonie eut lieu le 20 avril 1926. Le 25 mai 1941, le Maréchal Pétain institue définitivement la « Journée nationale des Mères ».
Le 19 juin 1910 aux États-Unis (à Spokane) a eu lieu la première "Fête des Pères". L'idée est venue d'une femme élevée par son père et qui souhaitait ainsi lui rendre hommage. En France, la fête des pères n'a jamais été "décrétée".
Et depuis, de colliers de nouilles en jolis poèmes, chaque année nous avons droit d'être réveillé(e)s, dès potron-minet, par nos chères têtes blondes qui nous déclament d'un air angélique leur petit mot d'amour.
J'en viens à me demander si ceux qui ont inventé cette fête, n'avaient pas des comptes à régler avec leurs parents !