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endométriose

  • Mère d'endogirl

    • Le 29/06/2020

    A l’attention des parents de filles (non ! les règles douloureuses, ce n’est pas « normal » #endometriose)

    L’endométriose de ta fille, ça commence par des règles douloureuses. Toi sa mère, tu te souviens de cette période difficile, des absences au collège avec motif «indisposée», des journées et soirées gâchées, de 31 décembre dans ton lit en chien de fusil, des malaises et nausées... Donc naturellement tu conseilles à ta fille ce qui te faisait du bien, les bains à 40° pour te soulager, la marche à pieds, le spasfon et le doliprane, « arrête de t’écouter, c’est comme ça ». Tu ne savais pas que c’était bien plus que ça

    L’endométriose de ta fille, c’est le numéro du lycée qui s’affiche régulièrement pour venir la chercher, deux fois, dix fois, vingt fois, tu ne sais plus combien de fois.

    L’endométriose de ta fille, c’est une 1ère gynéco pas à l’écoute, puis un jour de douleurs au lycée, une camarade qui donne le numéro d’une spécialiste qui mettra un nom sur ce qui lui arrive « endométriose »,

    L’endo de ta fille, c’est un parcours médical, le début d’examens délicats pour une jeune fille encore vierge, la découverte que les médecins sont peu formés sur ce sujet, et pas toujours très psychologues

    L’endo de ta fille, c’est une chambre de jeune fille qui peu à peu se transforme en pharmacie : une première pilule, une deuxième, une troisième, un anti-douleur, un autre plus fort, et encore plus fort, un anti-inflammatoire, et encore et encore

    L’endo de ta fille, c’est quand à l’âge où ses ami-e-s sortent et profitent des belles années de l'insouciance estudiantine, elle, est couchée à 21h, parce que ça fait des semaines qu’elle a des saignements, parce qu’elle est épuisée, a perdu 12 kg en un an, parce que les douleurs s’augmentent toujours, tout le temps, parce qu’elle n’est bien qu’en compagnie de sa bouillotte

    L’endo de ta fille, c’est quand tu découvres que la peau de son ventre est brûlée par les bouillottes

    L’endo de ta fille, c’est quand ta fille est ménopausée (artificiellement) avant toi

    L’endo de ta fille, c’est quand tu ne sais plus toi parents, juger du niveau de la douleur de ta fille, c’est ce sentiment d’impuissance quand toi, père ou mère, tu ne peux rien faire pour alléger cette souffrance, à part des câlins et de l’écoute,

    L’endo de ta fille, c’est la maladie qui gagne du terrain, des problèmes gastriques, une soirée aux urgences pour triple ulcère à cause des anti-inflammatoires, des passages aux urgences pour s’entendre dire « prenez rdv avec votre gynéco », la recherche d’une spécialiste vraiment spécialiste…

    L’endo de ta fille, ce sont tous ces médicaments aux effets secondaires inacceptables, choisir entre la peste et le choléra… c’est quand tu trouves ta fille allongée sur le sol après la prise d’un nouveau médicament anti-douleur : « je n’ai plus mal, mais je peux plus bouger », ou quand elle te dit « ça va mieux, je n’ai plus envie de me couper la jambe »…

    L’endo de ta fille, c’est quand elle ne peut même plus se baisser pour mettre son couvert dans le lave-vaisselle, plus porter de choses lourdes, c’est un hoquet persistant depuis un an,

    L’endo de ta fille, c’est la fierté de la voir se débrouiller toute seule dans tout ce parcours du combattant avec beaucoup de courage, c’est une sacrée nana !

    L’endo de ta fille, c’est quand ta fille est devenue spécialiste de sa maladie avec des mots que tu ne connais pas, que tu découvres qu’elle se démène avec beaucoup d’intelligence pour faire connaître autour d’elle cette maladie qui touche 1 femme sur 10 ! (souvent découvert tardivement quand les femmes ont des difficultés à avoir des enfants),

    L’endo de ta fille, c’est quand ta fille en sait plus que sa généraliste, quand elle a changé 3 fois de gynéco, quand il n’y a plus de médicaments pour soulager tous ses maux,

    L'endo de ta fille, c’est aujourd’hui, une opération pour enlever ces cellules d’endomètre qui sont parties se nicher on ne sait où et qui lui occasionnent tant de douleurs partout, et l’espoir d’une rémission pour qu’enfin, elle puisse avoir une vie de jeune de son âge…

    Alors oui, il faut le faire savoir à tous les parents, à nos amies, et ne plus laisser souffrir nos filles !